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Il vivait dans un
autre lieu, un autre temps où elle se disait aime, il parcourait lentement son
chemin, pour finalement parvenir à faire peau neuve, attendant le jour où il serait l’île d’une
qui serait son elle, auprès de qui il serait L, pour braver ensemble les
épreuves.
Des envolées ils
en eurent pourtant, avant que l’écume d’elle ne rencontre son île, avant que son
eau ne vienne s’offrir à ses plages exquises. Faux départs, mauvaises arrivées,
chutes libres sans ailes, îlots aux amours infertiles, faut-il regretter ces voyages
passés quand ils mènent à la terre promise.
Au détour d’un delta, le courant les fît se rencontrer. S’était-il
assez amusé de les voir se chercher, ou lassé de les voir s’entêter, à leurs
errances il mit un terme. Nul ne sait
lequel pris l’autre sous son aile, qui par l’autre fût sauvé, l’île avait trouvé son elle, elle avait trouvé
son il, un berceau de douceur pour l’île, et pour elle la terre ferme.
Elle s’allonge de toutes ses vagues au bord de son sable, s’étend
et s’étire, offrant d’elle la douceur de ses flots. Du sommet de son île, de
ses plus hautes cimes, il surplombe l’océan, ancré dans les profondeurs de ses
abîmes, maître de ses eaux.
Et lorsqu’au soir couchant, le silence se fait, comme une
respiration, on peut entendre au large de l’île un chant répéter doucement, L
aime elle, elle aime L, douce rengaine portée par les vents, de leurs cœurs l’expiration.
Un très beau texte, une plume que je découvre avec un réel plaisir !
RépondreSupprimerMerci pour ce partage de qualité.
Amicalement, Pierre.
C'est un plaisir, merci Pierre.
SupprimerUne avalanche de mots et d'images exquises, merci !!! J'aimerais tant avoir votre plume...Quel est votre état du moment quand vous écrivez et trouvez cette inspiration ? Si ce n'est pas indiscret bien sur. Bien cordialement
RépondreSupprimerMerci à vous :-) Pour répondre à votre question, ça dépend des textes. Pour certains je les "travaille" davantage, il sont plus fabriqués. Pour d'autres, c'est une "bouffée". Quelque chose qui surgit en quelque sorte, ici en l’occurrence suite à un échange avec mon "il". ça s'allume quelque part, c'est flou, incertain, mais c'est présent et "ça demande à sortir". Généralement je dois le faire dans cet instant, c'est là que j'ai le plus de facilité pour le "façonner". C'est comme si le texte était déjà existant, et que je devais le chercher pour le faire naître. A la fin, si j'y arrive, à la limite j'ai plutôt l'impression d'avoir retranscrit quelque chose de déjà existant, de l'avoir traduit, d'avoir réussi à le lire et l'exprimer, plutôt que de l'avoir créé. Je ne sais pas si je suis très claire... :-)
SupprimerMerci, je comprends, exercice pas facile, être "dispo" à cet instant, bravo et surtout un grand merci, c'est avant tout un plaisir de vous lire
RépondreSupprimermagnifique
RépondreSupprimertrès émouvant