mercredi 3 juillet 2013

Un jour, peut-être, nous n'aurons plus besoin de sac à main pour se dire que l'on s'aime


Aujourd'hui, on m'a signifié qu'on m'aime.

Ce n’est pas rien.

Ce n'est pas mon anniversaire, ni ma fête, ni une de ces occasions qui amènent comme "l'obligation" de rappeler à quelqu'un que l'on tient à lui, et que tiens ! ce serait pas mal de le lui démontrer.

Ce n'était pas prémédité par le calendrier, ni justifié par une nécessité.

Bien-sûr, on peut aussi simplement se le dire, lorsqu'une imbécile pudeur ne vous bloque pas les mots dans la gorge, et plus particulièrement avec ceux qui nous sont le plus chers... mais une femme, même aussi éloignée des critères de la mode que je le suis, a toujours besoin d'un nouveau sac à main, non ?

Et non, ce n'est pas aussi futile que cela peut le paraître. D'aucun n'y verrait qu'un sac à main, moi j'y entends un aveu. Oui, je suis comme ça.

Ce n'est pas le cadeau en lui-même qui est touchant. C'est le message qu'il véhicule, et que l’on ne se dit que trop peu, voire pas du tout.

Il nous arrive de nous l'écrire, lorsqu'on est loin, que les circonstances s'y prêtent, comme si on était rassurées de ne pas avoir à se le dire en face, comme si la distance soulevait le bâillon  qu'on a autour du cœur.

Comme s'il fallait du courage pour dire en face aux gens qu'on aime, qu'on les aime.

Je peux le dire cent fois à mes enfants dans la journée, mais je ne l'ai jamais dit à ma famille, de vive voix.

Qu'est-ce qui pèse si lourd sur le cœur pour coudre ainsi les lèvres et censurer les paroles ?

Bien-sûr, on connaît le sentiment qui nous unit, il vient du sang, il est inaltérable.

Et quand les temps sont durs, que le malheur ou simplement les coups durs de la vie frappent à la porte de l'un de nous, chacun sait qu'il peut compter sur les autres, qu'ils sont là, comme autant de béquilles pour l'aider à continuer d'avancer.

Si l'un de nous a mal, c'est toute la famille qui a mal avec lui, et resserre les troupes autour de lui.

Les mots ne sont peut-être pas indispensables finalement, quand le sentiment est évident, l'amour inconditionnel.

Il n’en reste pas moins que les démonstrations inattendues de cet amour, sont autant de "je t'aime" silencieux qui s'échappent au travers des lèvres cousues, comme des prisonniers se faisant la malle.

Un jour peut-être, nous n’aurons plus besoin de sac à main pour se dire que l'on s’aime.

 

3 commentaires:

  1. C'est fou ce que j'ai du plaisir a lire tes petits billets de la 'vie de tous les jours'

    C'est sympa,c'est propre,c'est sain ce que écris et je t'avoue que j'aime beaucoup.Bonne soirée/nuit chez toi.Et encore merci.
    PS:Je me suis régalé un peu plus tôt cette pm avec 'L'eau des poissons'
    Amitiés/Daniel

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  2. Il m'est arrivé, comme cadeau, d'hésiter entre un gemme et des fannes de radis, l'important étant l'impulsivité que l'on donne à la symbolique du geste. Mais il arrive un jour ou il faut trouver le temps de dire "je t'aime", droit dans les yeux, à nos proches avant que la vie nous sépare...

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