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"Je t'aime maman".
Le soleil capricieux illuminait déjà ses cheveux
blonds, donnant à ce début de journée un avant goût de vacances. Avec sa copine
ils ont franchi ensemble la porte de l'école, déjà pris dans leur gaie
discussion, le cœur léger, insouciants comme doivent l'être les enfants.
Mon cœur à moi, mon cœur éternellement inquiet depuis
le jour de sa naissance, mon cœur de maman, s'est rasséréné en le voyant
marcher ainsi accompagné. "Il n'est pas seul".
On redoute certainement pour ses enfants ce qui nous
fait le plus souffrir soi-même.
Quelle étrange chose que d'être mère. Ce petit garçon
qui me fait gonfler le cœur alors qu'il s'éloigne, les joues constellées de
tâches de rousseur, je me souviens sans effort de son visage au premier jour de
sa vie.
Et du tsunami d'émotions qui ont accompagné ce moment.
Alors qu'il rampait sur mon ventre pour trouver de
quoi calmer sa faim et se procurer un plaisir immédiat, j'ai nettement entendu
se verrouiller le deuxième cadenas qui allait enclaver cette vie à la mienne,
jusqu'à mon dernier souffle.
Il disait, comme s'il lançait un anathème, que mon
bonheur serait désormais dépendant de celui de ce petit être.
Il scellait pour toujours la porte de mon cœur, geôle invulnérable
où l’attendait déjà son frère.
L'étrange sensation de savoir qu'à cet instant,
j'étais tout pour lui, et qu'il était tout pour moi.
Et dans ce vertige d'infini, où je le contemplais
respirer ses premières bouffées d'air, épuisée par le travail et si fière d'y
être arrivée, seule, je me souviens d'avoir pris excessivement conscience du
commencement de sa vie, et d'avoir brièvement réalisé qu'elle aurait une fin.
Un raccourci sans doute pas des plus approprié en ces
circonstances, je me demandais si j'étais la seule à avoir cette pensée en
donnant la vie, ou si j'étais définitivement dérangée.
Puis j'ai confié pour la première fois mon enfant aux
bras d'une autre femme, l'emmenant au bout du monde, dans la salle d'à côté.
Ce ne serait hélas pas la dernière fois, et la vie
m'apprendrait plus tard la douleur incommensurable de le voir dans les bras de
la femme qui prendrait une semaine sur deux ma place dans son quotidien.
Comme elle m'apprendrait à cicatriser, à pardonner, à
accepter l'amour qu'elle lui porte, à grandir.
Il s'est éloigné, le sourire aux lèvres, le cœur
léger, et le cadenas a grincé.
"Je t'aime maman".
« Je t’aime aussi, à dans trois semaines mon
amour ».
Comme le cœur d'une maman est grand!Aucun homme,mari,philosophe,psychologue,écrivain,ou autres artistes ne saurait mieux que vous,évoquer et transposer et transmettre en tendres émotions ce lien particulier,intime et unique entre le jeune enfant et sa maman.Votre façon dont vous venez de le faire est bien émouvante.
RépondreSupprimerUne maman posant son regard fier et tendre sur son jeune enfant reposant dans ses bras a été peint par de grand maîtres,évoqué et honoré dans les saintes Écritures,,chanté et respecté de tout temps.Toute la création de Dieu est émue devant l'amour d'une maman pour son enfant. Votre écrit témoigne joliment de votre maternité.
Merci beaucoup de l'avoir écrit.
PS:J'espère que votre fils passera de très belles vacances....il aura tant de choses a vous dire a son retour...j'espère que vous nous en partagerai quelques unes .....:)
Merci Daniel, quand c'est le coeur qui parle, il parle toujours aisément. Je ne doute pas qu'il passe de bonnes vacances,et j'ai eu le temps d'apprivoiser ces séparations heureusement. Qui sait, peut-être bien en effet que son retour ainsi que celui de son frère donnera lieu à un nouveau billet ;-)
RépondreSupprimerMerci d'avoir pris le temps de poster votre ressenti, ça fait plaisir.
De rien Corinne,vous êtes la bienvenue et ça m'a fait plaisir également.
RépondreSupprimerBonne soirée.
Que dire.... tu à les mots coco et tu à bien resumé nos sentiments de maman !!! j'adore ce que tu ecrit continue, j'ai l'impression d'être a côter de toi (fenetre à fenêtre) comme avant !! a bientot coco !! bisous a tous les trois
RépondreSupprimerMerci Nath, comme je le disais plus haut à Daniel, ça fait plaisir d'avoir un retour sur vos ressentis en me lisant, parce qu'une fois que c'est édité, je me demande toujours ce que ça a pu transmettre comme émotion.
SupprimerLa cour des miracles me manque souvent, quelle équipe :-)
gros bisous
J'aurais aimé être une maman pour jouir de tous ces instants réservés à jamais à la femme. Vous en décrivez profondément les ressentis, les paradoxes, merci de partager ce que c'est d'être une maman
RépondreSupprimerAvec plaisir, merci d'avoir partagé avec moi en retour vos ressentis.
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