samedi 13 juillet 2013

Ce soir, les poubelles seront pleines


Je m'encombre facilement, je laisse s'accumuler les choses, de-ci, de-là, et ma maison qui ne comprend pourtant pas beaucoup de meubles, finit par ressembler à un mini dépôt vente. Ma vie aussi.

Rien n'est à sa place, rien n'a de place nulle part, tout traîne partout, toutes les petites choses attendent de trouver un endroit à elles. D'autres n'ont plus leur place ici.

Le poster acheté il y a plusieurs semaines est encore enroulé dans un coin, des livres traînent sur le meuble tv, ses casiers sont remplis de papiers qui attendent d'être triés, l'amoncellement grandissant un peu plus au fil du temps.

Toutes ces petites choses ne sont pas inutiles, mais la plupart ne sont pas essentielles. Assez de "ça pourrait me servir plus tard", assez de "je le porterai peut-être à nouveau", assez de "c'est pas très beau mais ça fera l'affaire".

J'ai besoin d'essentiel, de m'alléger (dans tous les sens du terme), de me débarasser du superflu, j'ai besoin de clarté, d'y voir clair. J'ai besoin d'être plus exigeante, sur tous mes choix. Sur ce qui reste et sur ce qui pars.

Il faut que je range et il faut que je jette. Il faut que je décore et il faut que je dépouille.

On fait parfois le ménage pour mieux ranger sa vie. Pour commencer par quelque chose. Quand tout est devenu si lourd que l'on n'a pas d'autre choix que de se secouer et de passer à l'action.

Il arrive un moment où ça devient salvateur.

Les choses, les objets, recellent des souvenirs qu'on garde sans toujours savoir pourquoi, bien qu'ils n'évoquent pas toujours de bons moments. On reste attaché à des personnes qui n'apportent rien, et auxquelles on ne peut rien apporter.

On reste dans ces vieux décors comme on reste dans sa peine, comme une vieille compagne qui ne nous a jamais fait beaucoup de bien, mais qu'on a malgré tout peur de voir partir.

Des témoins d'un temps passé, que l'on a peur d'oublier, alors qu'ils ne sont que des ancres qui nous empêchent d'avancer. On a tellement l'habitude de faire avec ce poids qu'on l'oublie, alors qu'il est bien là et nous ralentit, nous immobilise même. On oublie la cause de cet immobilisme, alors qu'on baigne dedans. Comme un parfum trop familier que l'on ne sent plus. On finit presque par aimer sa peine, comme on aime ses vieux objets.

A chaque chose jetée, l'espace s'aère davantage, et l'esprit s'allège d'un poids qui le lestait au sol.

Il y a des choses sur lesquelles je peux agir. D'autres sur lesquelles je n'ai aucun moyen d'interférer.

S'occuper des premières, et oublier les secondes, ou faire avec, en cessant d'espérer pouvoir y changer quelque chose, en cessant de souffrir parce que je ne peux pas les changer.

On m'aime, tant mieux, on ne m'aime pas, tant pis. Mais pas pour moi.

Hop, le sentiment d'échec, le pincement au coeur, la rancune, à la poubelle avec ce vieux magasine, avec ce vieux cd, avec cette robe que je ne mettrai plus.

Je ne veux pas plus m'encombrer de colère ou de remords que de vieilles fringues ou de vieilles photos.

Du balais, place nette.

Tout nettoyer, tout vider, tout épurer.

Pour mieux le remplir de ce qui le mérite.

Pour ensuite pouvoir regarder autour de soi, et pouvoir se dire "ça, c'est moi. J'aime tout ce qui est là, tout ce qui m'entoure, rien n'est en trop, rien ne me pèse, rien ne m'assombrit.".

Pouvoir regarder sa vie et se dire qu'on a enfin laissé derrière soi les fardeaux que l'on traînait depuis longtemps, même si on ne peut se débarasser de tous.

Savoir dire "tant pis", et arrêter de dire "tant pis mais pourquoiiiiiiii, et si j'avais..... et si.... et si....".

Tant pis et baste, passer à autre chose, hop, poubelle.

Ce (et ceux) qui doit rester reste, ce qui ne sert qu'à gâcher le paysage,  à cacher la lumière, bye, par ici la sortie.

Hors de ma maison et hors de ma vie.

Ce soir, les poubelles seront pleines !

 

3 commentaires:

  1. c'est bien le problème, j'ai du mal avec l'oubli ! Mais je me soigne ;-)

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  2. Lorsque j'ai arrêté de fumer pour la xième fois il y'a 3 mois,lorsque au même moment j'ai décidé de renouer avec ma nature intérieure qui est spirituelle,lorsque j'ai écarté avec d'énormes effort les personnes dangereuses pour ma spiritualité et ma sobriété,lorsqu'il y'a 3 mois je me suis remis a prier et a lire mes écritures,a commencer a servir mon prochain en faisant du bénévolat,,je remarque que toutes ces choses ont eu un point de départ.Lorsque le déclic de commencer a FAIRE DU MÉNAGE s'est fait il y'a eu nécessairement un point de départ et ce point de départ POUR MOI fut le désir sincère de faire ce que Dieu me demandait et ce qu'Il me demandait tout d'abord était de PARDONNER.....Ah pardonner!!! Pardonner a cette personne qui m'a tellement fait souffrir!!Pardonner ? Oui !Mais pourquoi ?Tout simplement parce que Dieu sait bien que la rancune est un poison pour l'esprit et une barrière,oui une haute muraille qui nous empêche de quitter le désert pour enfin passer sur le terrain du bonheur
    L'amour qui vient vers nous est bloqué par cette barrière de la rancune.

    J'ai passé du stade de oui j'AIMERAIS bien pardonner a ''Je veut pardonner'' et finalement a 'Je te pardonne entièrement sans aucune réserve,pour enfin lui dire en toute sincérité '' JE T'AIME,je te pardonne de tout cœur, soit heureuse'..j'ai réalisé qu'enfin de compte me délivrait de cette colère qui m'habitait intérieurement depuis si longtemps et que je dirigeais contre moi-même,...Le don du Pardon envers les autres en fait apporte le pardon envers ses propres erreurs et donc l'amour sain envers soi grandit et il peut s'étendre ensuite vers l'extérieur....un ami m'a déjà dit ''on ne peut pas changer son passé mais on peut changer ce que l'on pense de son passé'.Voila Corinne c'était ce que ton billet m'a fait réfléchir.

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