mardi 15 septembre 2015

A chacun son sort

Elle pense, au milieu des passants, de leurs regards blancs, lointains,
Elle pense, cachée dans son silence, son ultime défense, à demain.
Demain elle ira encore, même si déjà, sa volonté frissonne,
Où mènent ses pas qui résonnent


Elle pleure, des larmes chrysanthèmes, et son visage blême, se noie,
Elle pleure, marchant parmi les ombres, au milieu des décombres, de sa joie.
Sa joie qui hier encore, éclaboussait, comme des milliers de bulles
Est morte alors qu'elle déambule

             Et peut-être la croisez-vous
            Quand au soir vous rentrez chez vous
            Main tendue, blessée, dans un dernier effort
             Mais déjà son visage s'efface
            Invisible pour les pantins de glace
            Cœurs perdus, fermés, et à chacun son sort

Elle marche, ballerine fragile, silhouette gracile, pâle,
Elle marche, comme on suivrait un fil, dans les rues qui défilent, sale.
De là haut demain encore, les poings serrés, le miroir des eaux
De la Seine comme un tombeau
           
            Et peut-être la verrez-vous
            Dans le soir, en rentrant chez vous
            Corps tendu, penchée, dans un ultime essor
            Mais qui pleure quand arrive l'automne
            La danse des feuilles qui tourbillonnent,
            Cœurs perdus, fermés, et à chacun son sort,
            Et à chacun son sort.


---  Ceci est une fable, s'il fallait le préciser  ---