Elle pense, au milieu des passants, de leurs regards blancs,
lointains,
Elle pense, cachée dans son silence, son ultime défense, à demain.
Demain elle ira encore, même si déjà, sa volonté frissonne,
Où mènent ses pas qui résonnent
Elle pleure, des larmes chrysanthèmes, et son visage blême, se
noie,
Elle pleure, marchant parmi les ombres, au milieu des
décombres, de sa joie.
Sa joie qui hier encore, éclaboussait, comme des milliers de
bulles
Est morte alors qu'elle déambule
Et peut-être la croisez-vous
Quand au soir vous rentrez chez vous
Main tendue, blessée, dans un
dernier effort
Mais déjà son visage s'efface
Invisible pour les pantins de glace
Cœurs perdus, fermés, et à chacun
son sort
Elle
marche, ballerine fragile, silhouette gracile, pâle,
Elle
marche, comme on suivrait un fil, dans les rues qui défilent, sale.
De là
haut demain encore, les poings serrés, le miroir des eaux
De la
Seine comme un tombeau
Et peut-être la verrez-vous
Dans le soir, en rentrant chez vous
Corps tendu, penchée, dans un ultime
essor
Mais qui pleure quand arrive
l'automne
La danse des feuilles qui
tourbillonnent,
Cœurs
perdus, fermés, et à chacun son sort,
Et
à chacun son sort.
--- Ceci est une fable, s'il fallait le préciser ---
--- Ceci est une fable, s'il fallait le préciser ---